Ce qui se passe en France, en Europe et plus particulièrement en Grèce montre que seule une convergence de tout le mouvement contestataire peut faire entendre la voix légitime des peuples trop longtemps étouffée.
La mort d’un homme le 25 octobre 2014 tué par une grenade alors qu’il exprimait son opposition au projet nuisible de barrage sur la ZAD du Testet a marqué le début de deux mois de lutte à Toulouse, où se sont succédées manifestations, actions publiques et occupations. Ce mouvement fait écho à ceux qui animent les ZAD, à Notre-Dame-des-Landes, au Testet, et ailleurs, là où une occupation s’est installée pour s’opposer aux autres projets nuisibles de multinationales soutenues par l’Etat. Il y a un an, plusieurs dizaines de milliers de personnes convergeaient à Nantes pour dire leur refus de l’aéroport et de son monde, mais aussi pour soutenir la ZAD, porteuse d’un autre monde plus respectueux de l’humain et du vivant. Face à ce mouvement populaire, l’État se crispe, réprime, et peut aller jusqu’à mutiler et tuer.
Le 21 février 2015 à Toulouse, à 60 km de la ZAD du Testet, rassemblons-nous nombreuses et nombreux à nouveau. Nous montrerons que le mouvement contestataire est multiple, traversé par une force créatrice issue de sa diversité. Nous ouvrirons une nouvelle brèche dans le monde formaté de la logique politico-financière, chacun-e à notre manière. Nous nous réapproprierons l’espace public qui ne cesse de nous être confisqué. Ce regroupement massif et éphémère doit nous permettre de construire des alternatives durables. Il sera le pendant de l’émergence progressive des mondes nouveaux portés par les ZAD et par tous les individus et organisations qui se sentent concernés par la lutte contre le capitalisme dévastateur.
La convergence du mouvement contestataire est de plus en plus indispensable dans une société si violemment fragmentée par les inégalités, le chômage, la lutte de tous contre tous, et bien d’autres fractures écologiques et humaines, qu’on veut étouffer derrière l’artifice d’une unité nationale décrétée en plein choc émotionnel, et qu’on cherche à écraser par des politiques liberticides.